Les cyclistes grillent les feux rouges ; il faut introduire l’obligation du port du casque ; les cyclistes ne paient pas les routes ; les zones piétonnes et les aménagements cyclables tuent les commerces…
Les idées reçues sur le vélo ne manquent pas et malheureusement elles décrédibilisent son usage.
Pourtant, le vélo est le moyen de transport qui résout le plus de problèmes : silencieux, il n’émet pas de gaz à effet de serre ni de particules fines, il ne prend que peu d’espace et est économique. Enfin, il permet de lutter contre la sédentarité et réduit le stress.
Ne te laisse donc pas tromper par les idées reçues sur le vélo et utilise ces explications suivantes pour faire connaître la vérité !
1. Il faut faire payer les routes aux cyclistes.
Les déplacements à vélo profite à toute la société, même à ceux qui n’en font jamais.
Lorsqu’on parle de coût des transports, il faut aussi prendre en compte les externalités négatives qui ne sont que peu souvent prises en compte dans les calculs. On entend par externalités négatives les coûts qui ne sont pas supportés par l’usager.
Un automobiliste génère des coûts qu’il ne paie pas : congestion routière, bruit, mauvaise qualité de l’air, accident…
Au contraire, se déplacer à vélo c’est assurer un gain pour l’ensemble de la société. Un cycliste est potentiellement en meilleure santé, donc baisse des coûts de la santé. Ses déplacements ne font ni bruit ni pollution, etc.
Un kilomètre parcouru à vélo génère un bénéfice pour la société de 0.68 euros alors que la voiture coûte 0.37 euros par kilomètre parcouru.
Dutch Cycling Vision
De plus, rare sont ceux qui n’utilisent qu’un moyen de transport, ceux qui se déplacent à vélo ont souvent une voiture et paient donc les impôts correspondants.
Enfin, à vélo on n’use que très peu les routes et on ne peut pas emprunter tout le réseau routier (autoroute…).
Conclusion : le cyclistes ne coûtent pas, ils rapportent de l’argent à l’ensemble de la société !
2. Il faut introduire l’obligation du port du casque.
Souvent, cette idée ne vient pas des cyclistes eux-même, mais de ceux qui ne pratiquent pas de vélo, c’est-à-dire les automobilistes.
Comme si porter un casque suffisait à garantir une sécurité totale au cycliste. Certes, il est indéniable que c’est une protection en cas de chute, mais le casque ne diminue pas les causes des accidents.
C’est une infrastructure cyclable de qualité et la loi qui protègent le mieux les cyclistes : réduction de vitesse, pistes cyclables séparées du trafic, etc.
D’ailleurs, un pays ou une ville où les cyclistes qui portent un casque sont nombreux est un très mauvais signe. En effet, cela signifie que les pouvoirs publics ont échoué à créer un environnement sûr pour les vélos. Il suffit de se balader au Danemark ou aux Pays-Bas : presque personne ne porte de casque, car il n’y a pas de sentiment d’insécurité routière.
Encourager à porter le casque oui, le rendre obligatoire non.
3. Les cyclistes grillent les feux rouges.
C’est une des idées reçues sur le vélo qui revient à chaque fois. Quel que soit le mode de transport utilisé, les usagers enfreignent parfois le code de la route. Il n’y a pas plus d’infractions à pied, en voiture ou à vélo.
Les infrastructures routières ont été pensées en priorité pour les automobiles, les aménagements cyclables ne sont venus qu’après et sont souvent un bricolage mal agencé. Par exemple, l’onde verte, c’est-à-dire les feux qui passent au vert les uns après les autres, ne s’enclenchent que par la masse d’une voiture. Il m’est déjà arrivé d’être bloqué à vélo à un feu rouge tout seul, car le système ne détecte pas les bicyclettes.
D’ailleurs, de plus en plus de carrefours permettent aux cyclistes de tourner à droite au feu rouge, sans que cela ne génère de l’insécurité pour personne.
Hormis aux endroits autorisés, je déconseille fortement de griller un feu rouge à vélo, et ceci pour 2 raisons. La première est évidente : le risque d’accident. La seconde, c’est qu’en enfreignant le code de la route, cela donne raison aux détracteurs du vélo.
Enfin, certains tentent de mettre vélo et voiture sur le même pied d’égalité, ce qui est impossible par nature. Comme si, par exemple, griller un feu rouge pour un automobiliste ou un cycliste auraient les mêmes conséquences. Un vélo qui passe au rouge engage sa propre sécurité, excepté la possibilité de renverser un piéton. Je n’ai jamais vu de cycliste renverser une voiture... Au contraire, un automobiliste qui brûle un feu devient une menace mortelle pour tous les autres usagers de la chaussée.
4. Les zones piétonnes et les aménagements cyclables tuent les commerces.
C’est le contraire, une rue envahie de voitures stationnées et en mouvement n’invite pas à l’achat.
Le bruit, le danger permanent – surtout avec des enfants – et respirer un air vicié est le meilleur moyen de faire fuir les clients. D’ailleurs, les centres commerciaux l’on bien compris puisque leur intérieur imite les rues piétonnes, ce qui signifie bien que cet environnement sans voiture est rentable.
L’équation parking = business est encore bien encrée dans les mentalités. En effet, l’automobiliste peut acheter en plus grandes quantités, puisqu’il dispose d’un véhicule de 2 tonnes avec de l’espace à l’intérieur. Cependant, il a été prouvé que le piéton et le cycliste, bien qu’ils fassent des achats moins importants, sont plus fidèles au commerce et reviennent plus régulièrement. La voiture est l’amie des centres commerciaux, le piéton et le cycliste sont les alliés des petits commerces.
Créer des zones piétonnes et des infrastructures cyclables ne nuit pas aux commerces, bien au contraire. Pour faire ses achats, le client a besoin d’un environnement agréable et sûr dans lequel il peut flâner à pied ou à vélo, s’asseoir sur une terrasse, s’arrêter pour discuter…
Envie d’en savoir plus ? Je te conseil de lire l’article Se rendre au travail au vélo, le guide ultime.
Connais-tu d’autres idées reçues sur le vélo ? Si oui, partage-les en commentaires !
Crédit photo de couverture : Image de ArthurHidden sur Freepik.